Avec ou sans engouement pour le cinéma, il était impossible d’ignorer Kong Sam Oeun, si l’on vivait au Cambodge dans les années 60-70.

Acteur légendaire extrêmement productif et excessivement populaire, Kong Sam Oeun bâtissait à lui seul un palmarès en nombre de films joués supérieur à celui de ses trois premiers challengers réunis ( Chea Yuthan, Nob Nem et Van Vannak ) uniquement dans les films que chacun jouait le rôle principal.

Avec une bagatelle d'autour de 150 films enregistrés à son actif, Kong Sam Oeun affirmait sa suprématie grâce à la dimension charismatique et romantique de son jeu accompagnée d'un talent instinctif imparable.

Kong Sam Oeun brillait notamment dans des films classiques, mélodrames, romances et autres drames épiques de l'époque.

 

Panh Chapor Khauot Chheam ( Panh Chapor Devy )

Il était aussi présent dans des films ayant trait au parcours du bouddha comme Krong Sophamith, Sobasith , Puthisèn, Preah Mohosoth, Preah Mohamokalean.
Chanson  Preah Mohamokalean

En revanche, ses prestations n'étaient pas tout à fait convaincantes dans des rôles plus ou moins physiques, car les épreuves d'arts martiaux ou d'actions étaient un exercice peu adapté à son style. Il a pourtant fait des efforts dans le dernier film de Prasath Meas pour montrer à Saravuth de quoi il était capable.

Paradoxalement, son modèle continuait à davantage être acclamé, alors que le genre de films de sa prédilection commençait à être éclipsé au box d'office, par l'émergence du petit dragon, avec l'arrivée du phénomène Bruce Lee en 1971.
Tout compte fait, Kong Sam Oeun savait aussi se diversifier pour battre le record absolu de duos aux cotés de toutes les grandes reines du cinéma dans le carré d’As. S’il est plus facile d’identifier ses dernières rencontres avec les 4 meilleures actrices, la question est plus complexe quand il s’agit de trouver formellement le début de leurs croisements.  

Bang Sronos Samdey ( Muoy Meun Alay )

Muoy Meun Alay

Rattanavong

Kong Sam Oeun débuta sa carrière d'acteur, avant le milieu des années 60 notamment aux cotés de Dy Saveth avec laquelle il jouait beaucoup et se taillait une jolie réputation notamment avec Sovan Kiry Production pour une dizaine de films. Parmi les premiers duos Dy Saveth-Kong Sam Oeun, en citant dans le désordre restent encore dans notre mémoire : Sayon Toch Yum, Lolok Nhy Chhmol, Sralanh Nas Saob Nas, Neang Vimean Chan, Pruos Tae Sralanh, Neang Kèo Nama, Kray Thong, Neang Champa Thong, Soryun Koma, Saék Aun Lea Bang Heuy ou encore Tek Phnék Leu Khnang Phnom.

 Lolok Nhy Chhmol

Sayon Toch Yum

Teh Aun Deng Tae ( Sralanh Nas Saob Nas )

Khka Euy Phka Thkol ( Tek Phnék Leu Khnang Phnom )

Nov Tè Sralanh ( Tek Phnék Leu Khnang Phnom )

Mais c'est avec Runteas Pich Pheap Yun de Ly Bun Yim que Kong Sam Oeun obtint une 1ère consécration, s'éclatant pour de bon en 1965 aux cotés de Virak Dara dans Sobsith puis Rithisèn Neang Kang Rey deux ans plus tard suivi de Ithi Sovan Chan Késar en 1969.

Par ce célèbre chef d'œuvre Sobsith, Ly Bun Yim a non seulement transformé sa femme en héroine ( Virak Dara ) mais a aussi et surtout offert un véritable envol à la jeune carrière de Kong Sam Oeun.

Sobsith

Sobsith

En marge de ce fameux chef d’œuvre qui restera une grande première du cinéma khmer dans la catégorie des films de costume légendaires, la mère de Kong Sam Oeun, Madame Bo Phal se confie dans les années 90 ce qui suit :
Mon fils était un garçon sympathique, tout le temps souriant. Il avait un don artistique dès son jeune âge, ce qui dérangeait son père qui souhaitait qu'il finissait d'abord ses études. Mon mari et moi ne savions pas depuis quand il commençait à tourner les films.

De gauche à droite : Kong Sam Ath, Kong Loch, Kong Sam Ok ( le père ) et Kong Sam Oeun

Un jour de 1965 il nous a passé quelques invitations pour regarder le film Sobsith. Arrivée devant la salle du cinéma, son père s'est étonné en voyant sur les affiches accrochées devant l'entrée, le personnage du film en costume princier ressembler étrangement à notre fils Kong Sam Oeun.
Au début de la projection du film, quand il a vu défiler la description des personnages du film, il s'est encore exclamé que même le nom et prénom ressemblait à celui de notre fils avant de se rendre compte que c'était bel et bien notre Kong Sam Oeun, le personnage principal du film.

Deux ans après l'exploit du très célèbre film Sobsith, le patron des cinéastes Ly Bun Yim renouait encore avec énorme succès en lançant son second film mythique, Rithisen Neang Kang Rey, véritable épopée khmère ayant un symbole vivant à Kampong Chhnang, dont la connaissance de l'histoire est largement répandue dans notre société, même dans la zone la plus reculée.

Dans ce film, la parfaite mise en scène de certaines séquences impressionnaient les spectateurs de l'époque (l’extraction vive des yeux des douze filles, le lancement d'une bombe magique séparant la terre en deux parties ).

Rithisèn Neang Kang Rey

Rithisèn Neang Kang Rey

Rithisèn Neang Kang Rey

En 1969, Kong Sam Oeun et Virak Dara se sont retrouvés pour la troisième fois dans Ithik Sovan Chan késar, un autre film de costume très magique.

 
Snaeha Ithi Sovan Chan Késar

Succédant par la suite, à Nob Nèm au sommet du cinéma khmer, Kong Sam Oeun savait se diversifier pour tourner en nombre aux cotés des nouvelles grandes reines à partir de la deuxième partie de la décennie 60, alternant ainsi Som Van Soudany et Kim Nova.

Face à Kong Sam Oeun, la plus sage de toutes les actrices, Som Van Soudany a surtout battu le record de fidélité. Celui de rester une partenaire quasi exclusive pendant trois ans (1968, 1969 et 1970) avec un seul acteur pour aligner 12 films de rang - comme montrés sur la photo qui suit - y compris Soben Thida, un film moderne dans lequel Kong Sam Oeun s'affichait à la fois comme acteur et réalisateur pour Van Chann Film.

Samphos Chan Kroeufa 

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Chan Reas Kondal Thngay Trong ( Abul Kasém )

Thavary Meas Bang

Sronos Tek Phlieng ( Thavary Meas Bang )

Entre Kong Sam Oeun et Kim Nova, leur première rencontre semble avoir lieu plus tardivement qu'on ne pensait. Parmi les films les plus anciens recensés entre les deux stars, on peut citer Violon Meas, Cheav Kun, Tep Thida Yâ Praklin ou Dara Vichhay Malay Sorya sortis en 1967-68.

 

Dara Vichhay Malay Sorya de Or Sa Nga est le seul film de Kong Sam Oeun et Kim Nova des années 60 disponible librement en vidéo actuellement.

Dara Vichhay Malay Sorya 

Mais c'est dans Pheah Thong Neang Neak de Lay Nguon Héng que le duo Kim Nova & Kong Sam Oeun semblait obtenu le plus de succès en raison du caractère historique du film en rapport avec l'origine de l'empire khmer. En effet Kim Nova y incarnait Neang Neak ou Neang Soma.

 
Pheah Thong Neang Neak

Mais la donne a changé par la suite...

C'est aux cotés de l'actrice qu'il ignorait que la carrière de Kong Sam Oeun a pris un autre envol à partir de 1970.

Interview avec Magazine khmer "Reas Sangkum" en fin 1968 :

Reas Sangkum : Avec quelles actrices vous aimeriez tourner les plus... ?

Kong Sam Oeun : J'aimerais tourner avec Dy Saveth, Som Vansoudany et Virak Dara...

Ni Vichara Dany ni Kim Nova n’a été citée par Kong Sam Oeun en 1968 parmi les actrices avec qui il aimerait tourner. Mais ce sont celles qu’il avait appréciées les moins qui deviendront le plus souvent ses partenaires.

En voici l'explication :

Première actrice préférée : Dès 1970, Dy Saveth qui avait battu le record de duos avec Kong Sam Oeun dans les années 60, a commencé à diversifier le partenariat masculin en confiant pour la première fois le rôle suprême à Van Vannak dans Sdach Damrey Sar puis dans la même année Chea Yuthan est sacré dans Botra Preah Atith Sâng Chheam Mday.

Par ailleurs Dy Saveth limitait ses rencontres avec Kong Sam Oeun en raison de ses nombreux tournages à l'étranger.

En tout Kong Sam Oeun pèse environ le tiers dans la filmographie de Dy Saveth totalisant environ 70 films répartis sur 15 ans. Mais les affiches unissant Dy Saveth – Kong Sam Oeun des années 70 sont devenues rarissimes parmi les quelles on peut citer : Chivith Thmey, Thida Sâk Poh et Phnheu Kang Chang Day de Lanh Don Ror.

Chivith Thmey

Seconde actrice préférée : Entre Kong Sam Oeun et Som Van Soudany, le torchon a vraiment brulé, ce qui a semé la zizanie à partir de fin 1972.

En effet étant en relation intime avec Chea Yuthan, Som Van Soudany a intentionnellement réduit la retrouvaille sur scène avec celui avec qui elle entretenait une liaison étroite pour ne tourner qu'avec lui pendant trois ans entre 1968 et 70.

Entre Kong Sam Oeun et  Som Van Soudany, la relation s’est dégradée à partir de 1971 et n'a malheureusement pas survécu au-delà de 1972. Nous dénombrons seulement six rencontres entre ces deux stars dans les années 70 : Rattanavong, Preah Mohosot, Phka Angkea Boh, Neang Preay Kontong Khiev, Preah Kamchay Tip et Channvong Neng Neang Késar Bopha.

Rattanavong

Snéha Mohosoth ( Preah Mohosot )

Tévary Duong Cheth ( Preah Kamchay Tip )

C'est sans doute dans ce dernier film cité ( film d'époque de Hèmapean ) que les deux stars ont fait leur dernier apparition conjointe.

Contrairement à leurs précédentes rencontres où Som Van Soudany était aussi mélancolique que mielleuse, les deux stars se sont lancées pour cette dernière manche dans une chanson dialogue de dispute, une façon sans doute de marquer leur adieu ! : Channvong Neng Neang Késar Bopha.

 

Channvong Neng Neang Késor Bopha

S'il faut retenir un film irrésistiblement romantique mettant en contact Kong Sam Oeun et Som Van Soudany qui frappe les esprits, nous vous proposons celui-ci :

Phka Angkea Boh, une co-réalisation de Phoek Sam Phen et Chao Hong avec Van Chan Film reste une des rencontres mémorables entre ces deux stars. Ce célèbre chef d'oeuvre interprété par Kong Sam Oeun et Som Van Soudany, retrace une histoire d'amour comparable à celui, entre le soleil et la lune, dont les parcours respectifs ne se sont pas croisés, à la façon Bunthoeun et Vitheavy dans Phka Srapaun !

Rong Cham Saniya្ ( Phka Angkea Boh )

Après l'interminable attente espérant le retour de son amoureux, Neang Angkea Boh (Som Van Soudany) violée par le truand Or Dum avec la complicité de Som Bopha, a succombé des suites de chagrin. Le retour tardif de Kong Sam Oeun a transformé l'amour « entre le soleil et la lune » en amour entre deux personnages venus de deux mondes distincts, celui «entre l'homme et l'esprit».

Contrairement aux films drama classiques dans lesquels une triste chanson est précédée ou suivie par une autre heureuse chanson dialogue, le conte de fées de Phka Angkea Boh débute par une chanson solo déjà très triste suivie d'une autre chanson duo encore plus mélancolique. Les deux résument à merveille្ l'histoire du film.

Phka Angkea Boh

Troisième actrice préférée : Entre Kong Sam Oeun et Virak Dara, si l’histoire se suit et se ressemble, c’est la qualité qui l’emporte sur la quantité car leurs rencontres ne se comptabilisent pas en nombre à 2 chiffres !

Après le mémorable Orn Euy Srey Orn, en faisant du neuf avec du vieux, Ly Bun Yim a reconduit Kong Sam Oeun et Virak Dara dans les deux films suivants. Leurs deux dernières rencontres ont eu lieu en 1974 et 1975 successivement dans "Chanang Day Toek Phnek" et "E Na Brapon Khnhom". Ce dernier n’était pas sorti en salle.

Cheat Bros Kamhoch ( Orn Euy Srey Orn )

Chey Lok Num Banh Chok ( Orn Euy Srey Orn )

Paradoxe ! Kong Sam Oeun a vu ses duos réduire significativement avec Som Van Soudany Dy Saveth et Virak Dara totalisant pas plus de 20 films dans les années 70, alors que durant cette période de moins de 5 ans Kong Sam Oeun en performait plus de cent.

Comment Kong Sam Oeun parvenait-il à faire plus de 100 films en 5 ans de guerre sans compter sur Som Van Soudany et Dy Saveth ou encore Virak Dara ?

Nop Nem bat le record de duo avec Kim Nova pendant la guerre, alors que celle-ci bat son propre record de duo avec Kong Sam Oeun durant cette période .

Si Kim Nova a multiplié ses relations très intenses avec Kong Sam Oeun durant la guerre, elle était souvent recadrée par les grands réalisateurs pour jouer dans un second rôle derrière Vichara Dany au cours des années 70.

Dans plus de 50 % des cas, Kim Nova était sollicitée à tourner aux cotés de Kong Sam Oeun avec qui elle a notamment été brillante dans des films de genre divers et varié pour une trentaine de fois.

Kom Snaeh Neang Orm ( Preay Krala Phleung )

Akhara Tek Phnék ( Phèn Dey Vil )

Cheth Snè Borisoth ( Phèn Dey Vil )

Snéha Neang Lovea Chék ( Neang Lovea Chék )

Sanh Nha Bath Snéha ( Chol Sach Srava Chhoeng )

Mais entre Kim Nova et Kong Sam Oeun, on peut retenir un duo qui ne ressemble pas à leurs autres rencontres. Ce film raconte l’histoire émouvante d’une jeune femme au destin brisé jouée par Kim Nova.

Pourtant tout avait bien commencé comme en atteste cette chanson :

Chédey Sam Both ( Chivith Aphob )

La suite de l'histoire est larmoyante. La plus amère de leur histoire d'amour reste incontestablement dans ce film dont le thème est sulfureux, dans lequel, Kim Nova endosse l'habit d'une fille à la destinée brisée, car elle est violée puis martyrisée par un certain play-boy Or Dum. Hantée par le remord de l'amour manqué, Kim Nova se résout enfin à commettre l'irréparable, dans Chivith Aphorp, laissant ainsi sa place à Dara Chom Chan, une star qui n’a jamais franchi le pas pour sortir du second rôle.

Chivith Aphob

Le duo Kong Sam Oeun – Kim Nova a été vu ensemble pour la dernière fois dans la salle obscure,  encore dans le film moderne, de Mao Ayuth fin 1974 intitulé Béth Phnék Hèk Troung (Samdey Chong  Kroy).

Encore une histoire d'amour qui touche à sa perfection entre Kim Nova et Kong Sam Oeun dans ce film. Mais cette fois-ci la fin est heureuse.
L’histoire est somptueuse :
Kong Sam Oeun est mort accidentèlement dès le début du film laissant Kim Nova veuve. Mais vers la fin du film le même Kong Sam Oeun est aperçu sollicitant la main de Kim Nova.
Que s'est-il passé exactement ?
Tois personnes vivent sous le même toit Le grand-frère Visoth, le petit-frère Vuthy et Kolab. Visoth (portant des mustaches) est marié avec Kolab (Kim Nova).
Après la mort de Visoth, Kolab et Vuthy continuent de vivre sous le même toit. Ils s'apprécient et se respectent réciproquement. Au fond, ils se donnent l'impression d'être amoureux,  l'un de l'autre, mais aucun d'eux n'a osé faire le premier pas.
Un soir après le dîner, une conversation s'engage entre eux :
Kolab : Vuthy, il est temps de te former une famille, maintenant, as tu quelqu'un en vue ?
Vuthy : Je suis très amoureux d'une femme à son insue, mais mon histoire d'amour restera pour toujours dans mon coeur, impossible de la révéler à l'intéressée.
Kolab : Qui est-ce ? Qu'est ce qui t'empêche de lui faire une franche déclaration d'amour ? alors que tu disposes de tous les atouts d'un homme parfait.
Sous pression intense de Kolab, Vuthy finit par céder son dernier mot. Vuthy regarde, Kolab, dans les yeux et lui offre une rose, en lui chuchotant à l'oreille : je suis amoureux de la rose « Phka Kolab ».
En regardant la photo de son défunt mari, accrochée au mur, Kolab a refusé un baiser, sollicité par le jeune homme.
Vous m'avez forcé à répondre trop vite, j'ai regretté de vous avoir révélé mon secret d'amour. C'est ce que Vuthy visiblement déçu, s'est adressé à Kolab, avant de la quitter en pleine nuit.

Samdey Chong  Kroy

Le départ instantané de Vuthy a laissé Kolab pensive et la plonge dans un profond remord.
Quelques jours plus tard, seule dans la chambre de Vuthy, sur une chaise Kolab dessinant les mustaches sur la photo de son beau-frère visant à le confondre à son ex-mari, est surprise par le retour inattendu de Vuthy performé par le même Kong Sam Oeun. Elle accepte, cette fois le baiser, les yeux fermée.

En effet, Kong Sam Oeun incarne les frères jumeaux (Visoth et Vuthy).

Si le tandem Kong Sam Oeun / Kim Nova est un symbole dans l’histoire du cinéma khmer, le duo que forme Kong Sam Oeun et Vichara Dany y est un phénomène devenu légende.

Pourtant les deux comédiens possèdent une ressemblance peu flatteuse : les deux stars sont sorties de l’école précipitamment sans avoir finalisé leurs études secondaires. Ce sont plutôt ceux qui ont connu moins de réussite dans la vie scolaire qui brillaient le plus dans la vie professionnelle.

Entre 1970 et 75, une part écrasante des films khmers était interprétés conjointement par les deux stars au sommet. Leur relation pour plus de 60 rencontres assortie d’une centaine de chansons dialogue de haut niveau se résume en deux chiffres :

-Kong Sam Oeun était sollicité pour accompagner Vichara Dany, dans 2/3 des cas, durant l'ère républicaine,
- près de 90 % des rencontres recensées entre Kong Sam Oeun et Vichara Dany ont eu lieu dans les années 70.

Broyath Pir Chhlang ( Pél Dèl Troy Yum )

Pél Dèl Troy Yum

Bopha Tharn Soben ( Neang Phtel Meas )

Botum Srey Rath

Vong Euy Srey Vong ( Srey Sros Tong Vong )

Tumnuonh Guitare ( Chumno Pailin )

Mlob Deum Srolao ( Chumno Pailin )

Ce qu’on peut retenir de leur duo :

Pich Sangva Vong (Kong Sam Oeun) se déguise en jeune fille afin de se rapprocher de la princesse Neakhana Dévy (Vichara Dany) puis traquer l'assassin de son père qui se dissimule parmi les hauts dignitaires dans le palais royal.
Kong Sam Oeun en fille, s'est fait apprécier et gagner rapidement la confiance de la princesse pour devenir sa première Snam Aek, pour l'avoir séduite en chantant avant chaque coucher la mémorable «Chamrieng Sdech Phtum». Dans une ambiance euphorique, Leakhana Dévy cherche à se réjouir, sans savoir que ses jours sont comptés.

 Chamrieng Sdech Phtum

En effet l'oracle a prédit que Leakhana Dévy serait en danger de mort, impliquant l'attaque d'un animal muni de cornes, dans la nuit de la pleine lune. En dépit d'importants dispositifs déployés par son père Nob Nem pour tenter de faire mentir la prédiction, celle-ci s'est retrouvée bel et bien sans vie dans la nuit de la pleine lune lors un accident domestique peu banal où un peigne en corne s'est encastré dans sa tête, alors qu'elle s'était faite belle devant le miroir.
Et Pich Sangva Vong qui avait été sollicité par la princesse juste après l'accident pour lui chanter pour l’ultime fois «Chamrieng Sdech Phtum» a aussitôt disparu après la mort de la princesse. En effet, un impératif lui incombe : Trouver avant sept jours, la rose bleue réputée être dotée du pouvoir de ressusciter.

Grâce à cette fleur magique, Leakhana Dévy est ramenée à la vie au septième et dernier jour. Désireuse de faire la connaissance de son sauveur, elle l'a exigé d'ôter le chapeau qui masque son visage. Ne pouvant pas communiquer le secret de la rose bleue, Pich Sangva Vong se contente de lui chanter « Chamrieng Sdech Phtum » en voix homme, pour raviver les souvenirs du passé et se faire implicitement connaître.

Chamrieng Sdech Phtum

Convaincue que sa première Snam Aek était un homme devenu son sauveur, l'amoureuse Leakhana Dévy a fait démasquer de force son sauveur de vie. Cette manoeuvre lui a coûté sa vue et celle de son père.
En effet, la fleur magique présente un danger de faire perdre la vue à tous ceux qui découvrent le visage de son porteur…

Outre les grandes reines, Kong Sam Oeun était sollicité pour épauler ponctuellement, des stars de second-plan. Sans battre le record de duo y compris en second rôle avec toutes les autres actrices de second plan, Kong Sam Oeun montrait tout de même sa présence plus ou moins répétitive à leurs côtés pour 1/5 de sa filmographie :
 

 Any ( Bath Aun Mdech Ban )

Lea Hehy Kolab Lungvèk ( Kolab Lungvèk )

Snaeha Leak Sinvong ( Preah Leak Sinvong )

Roneath Prot Snaeh ( Preah Leak Sinvong )

Pyous Kam ( Sromol Akhara )

Snaeh Doch Phka Rik ( Pous Troung Aun Tov )

Aphob Avey Roub Khnhom ( Tumnuonh Sék Meas )

Le témoignage du journaliste français Tvear (René Laporte) qui a interviewé Kong Sam Oeun le 13 juillet 1974 nous permet de mieux comprendre son parcours :

Depuis bientôt dix ans que je le connais, je n'ai jamais vu Kong Sam Oeurn que souriant. Ce grand garçon, athlétique, attire irrésistiblement la sympathie et je le retrouve aujourd'hui, tel qu'il était naguère : les années n'ont eu aucune prise sur lui.

Sans doute possède-t-il le secret de l'éternelle jeunesse ?

Tvear :A quand remontent vos débuts, Kong Sam Oeurn ?

Kong Sam Oeurn : en 1963, année où j'ai tourné mon premier film : « Une urne pour deux »

Tvear :Si je me souviens bien  c'était un mélodrame assez larmoyant, mais vous y teniez le rôle principale et, dès cette époque, j'avais prédit que vous irez loin. Combien de films avez-vous tournés depuis ?

Kong Sam Oeurn :Une centaine peut-être.

Tvear : Quel est votre genre préféré: le drame, la comédie, ou les films sentimentaux ?

Kong Sam Oeurn : Les films sentimentaux.

Tvear :Pour être en aussi bonne forme, êtes-vous sportif ?

Kong Sam Oeurn : Oui, bien sûr, je pratique les arts martiaux : Taikwando et Karaté, et je fais de la culture physique régulièrement.

Tvear : Revenons au cinéma. Je sais que vous-êtes très demandé par les producteurs. Combien de films menez-vous de front ?

Kong Sam Oeun : Treize en ce moment. Je tourne tous les jours pour différents producteurs. Mais je me réserve le dimanche pour ma propre production (Angkor Wat-Film).

Effectivement Kong Sam Oeun a sous-évalué le nombre de ses films joué. En effet en à peine 12 ans de tournage, Kong Sam Oeun aura imposé une filmographie impressionnante de plus de 150 films recensés qui fait de lui un recordman national dans cette discipline.

Ly Bun Yim ( 8 fois / 15 ),

Uong Kan Thuok ( 5 fois / 6 ), 

So Man Chhiv ( 14 fois / 21 ),

Lay Nguon Hèng ( 7 fois / 8 ),

Biv Chhay Leang ( 6 fois / 16 ),

Dy Saveth ( 13 fois / 23 ),

Yvon Hèm ( 6 fois / 9 ),

Ly You Sreang ( 5 fois / 12 ),

Chhea Nuk ( 6 fois / 8 ),

Ly Va ( 5 fois / 18 ),

Tat Sam Nang ( 4 fois / 6 ),

Chan Nary ( 3 fois / 5 ),

Chhuon Chhay ( 2 fois / 3 ),

Nob Nèm ( 3 fois / 4 ),

Or Sa Nga ( 2 fois / 4 ) 

Vichara Dany ( 3 fois / 3 ). 

- Saravuth de Prasath Meas Film, réalisateur très productif disposant d'un catalogue de plus de 20 films, limitait cependant la présence de Kong Sam Oeun à quatre reprises seulement : Ar Sach Choun Mday en 1968, Aso Aun Phang en 1973, Pous Troung Aunn Tov et Dao Dèk Kampong Svay en 1975.

A Sach Choun Mday

- Long Sideth de Prasath Kèo Production, très admirateur pour Chea Yuthan, a néanmoins réuni les deux stars ( Chea Yuthan-Kong Sam Oeun ) dans Bamnol Chheam Ov Puk en 1971. Auparavant, Kong Sam Oeun y était présent dans Kbaun Andèth.

Bamnol្ Chheam Ov Puk 

 - Tea Lim Koun de Dara Roat Film, était le seul grand cinéaste qui a longtemps ignoré Kong Sam Oeun. Celui-ci parvient toutefois à lui arracher un seul et unique film vers la fin de l'ère républicaine. Selon Mme Tea Lim, son père Tea Lim Koun a engagé la star la plus titrée de l'histoire aux côtés de Dy Saveth dans Tum Teav. Malheureusement, ce film  tant attendu, n'était pas sorti, en raison du 17 Avril 1975.

Il n'en reste pas moins que ce petit geste de Tea Lim Koun a fait un grand bonheur à Kong Sam Oeun qui du coup, devint le seul acteur khmer de tous les temps à avoir réalisé le "Grand Chelem", c'est dire jouer dans tous les grands studios de production, une consécration qui a échappé à Vichara Dany.

Kong Sam Oeun a déclaré au journaliste Tvear dans une interview du 13 Juillet 1974 qu'il tournait tous les jours et réservait le dimanche pour tourner ses propres films.

En effet, parallèlement à sa carrière d'acteur, Kong Sam Oeun s'intéressait de plus en plus à la production, devenant le producteur et réalisateur via son studio Angkor Wat Film de 5 chefs d'oeuvre (Pich Sangva Vong, Lum Ang Puthachhat, Tumnuonh Bangkong Kaèk, Darn Snam kâng Rotès et Snaeha Khnhom), et ce malgré son emploi du temps plus que chargé, en désignant Vichara Dany comme l'actrice principale à 4 reprises.

Le dernier film du gendre moderne s'intitulant "Snaeha Khnhom" était performé par Kong Sam Ath et Kim Nova, dans le rôle suprême. Darn Snam Kâng Rotès et Snaeha Khnhom n'étaient pas sortis en raison du 17 avril 1975.

Kondal Duong Cheth ( Lum Orng Puthachat )

  Tronum Kaèk (  Tumnuonh Bangkorng Kaèk )

La gloire de Kong Sam Oeun se faisait entendre et traversait la frontière. Début 1975, il s'est vu proposer un contrat par Run Run Shaw, le patron de la plus célèbre maison de production des films Hongkonguais " Shaw Brothers". Mais ce projet ne s'est jamais réalisé en raison de l'évènement du 17 avril 1975.

Disposant d'un catalogue riche de 21 films ( dont 2 non disponibles : Sobasith et Rithisèn Neang Kang Rey ) rescapés au naufrage de 1975, cet acteur ultra populaire, demeure encore à ce jour un véritable culte du souvenir, auprès d'un public de tous âges. La nouvelle génération peut admirer le talent de Kong Sam Oeun via les films suivants :

- avec Vichara : Tep Soda Chan, Panh Chapor Devy, Muoy Meun Alay
- avec Vichara - Som Van Soudany : Thavery Meas Bang et Rattanavong
- avec Vichara - Kim Nova : Pel Dèl Trov Yum, Chhoeng Day Ov Puk
- avec Som Van Soudany : Preah Chan Korup, Sovanhong, Ynav Bosba, Abul Kasém, Chan Kroeufa 
- avec Kim Nova : Dara  Vichay Malay Sorya, Chivith Aphob
- avec Viriek Dara : Orn Euy Srey Orn, Sobsith, Rithisèn Neang Kang Rey
- avec Dy Saveth : Neang Champa Thong, Thida Sak Pos
- avec Kèo Montha : Tek Phnék Neang Kor
- avec Rath Mony : Pous Troung Aun Tov

Visualiser ses films rescapés :

1) Orn Euy srey Orn

2) Panh Cha Por Tévy

3) Muoy Meun Alay

4) Thavary Meas Borng

 5) Pél dèl trov yum

6) Pous troung Aun tov

7) Extrait des films Rithisèn et Sobasith

 8) Chivith Aphob ( Roub Eth Phob )

 9) Tep Soda Chan

 10) Rattanavong

11) Chhoeng Day Ov Puk

12) Dara Vichhay Malay Sorya

 13) Thida Sork Pos

14) Sovanahong

15) Tek Phnék neang kor

16) Chan Kroeufa

 17) Ynav bosséba

18) Abul kasém

 19) Preah Chan Korup

 20) Neang Champa Thong